La terre tremble, mais qu'est-ce que c'est encore ? Quelle est toute cette agitation qui règne au-dehors ? À l'intérieur de moi, ça trépigne à l'idée de me lever du lit et d'aller découvrir par nous-même ce qui se passe à l'extérieur. "Non, non, je ne veux pas ! On reste couché ! On n'a pas le droit de se lever ! " La voix gratte, elle me griffe, elle cogne en moi et finit une fois de plus par prendre le dessus !
Nous voilà debout, je suis toujours dans mon corps, mais totalement coincé à l'intérieur. Mes yeux sont à présent une fenêtre où je vois et j'entends ce que fait une autre que moi. Une nouvelle explosion ! Nos yeux se ferment, puis on les ouvres à nouveau. Les flammes orangées des bombes, font briller la ville entière d'une lueur étrange. Nous sommes hypnotisées, totalement figées par ce que nous voyons. C'est beau et terrible à la fois. Soudainement, la porte de ma chambre s'ouvre à la volée. Mon père nous attrape. Il nous faut descendre, il est trop dangereux de rester ici.
Nous allons enfin sortir ! Nous en sommes si heureuses. Papa descend les marches à toute allure. Les étages sont, en un rien de temps, descendus et alors que nous pensions aller vers la porte, mon père se dirige vers la cave. Nous hurlons, nous frappons pour qu'il nous lâche ! Nous voulons aller dehors et sentir la chaleur des flammes ! Un coup plus fort que les autres le fit nous lâcher, nos pieds touchent à nouveau le sol et nous partons à grande foulées vers l'extérieur. Une pluie de feu et de cendre tombe du ciel, nous sommes tellement heureuses. Nous ne comprenons pas pourquoi tout le monde hurle autour de nous ? Mais pourquoi ont ils ci peur ? Mon père arrive à nouveau vers nous. Il veut nous ramener à l’intérieur ! Mais nous, nous ne voulons pas ! L'autre prend alors le dessus. Ça violence surgit tel un membre armé et le pousse. Il tombe et ne bouge plus... Au bout quelques minutes, le spectacle fait de feu et de poussière s'arrête. Nous, nous penchons alors sur notre père. Nous avons envie de ses bras à présent. Mais pourquoi ne bouge-t-il plus ? Ne veut-il plus de nous ? Ma mère arrive à présent. Mais pourquoi pleur t'elle ? Nous ne comprenons pas ?

Des semaines se sont écoulées, papa dort toujours. Les médecins disent qu'il ne va pas se réveiller avant longtemps, ou peut être même jamais. Nous, sommes tristes, nous pleurons beaucoup. Maman ne veut plus de nous, mais nous, on ne comprend pas pourquoi ? On nous oblige à voir un médecin à présent. Ont l'aime bien, il est drôle le docteur. Il nous parle avec une chaussette parfois. La voix aime bien, l'autre pas du tout ! Elle fidèle à elle-même reste douce et chaleureuse. Et dans tout cela, moi, je dors et je continue de voir ma vie à travers elles. Elles sont mes amis, mes sœurs, mais compagnes quand j'ai peur. Je l'ai dit au docteur, je lui ai dit qu'elles me protègent. Le docteur semble penser qu'elles n'existent pas. Des amis imaginaires, tout le monde en a à 5 ans. 2 ans se sont écoulés, nous, nous voyons de plus en plus avec le docteur. Je passe de plus en plus de temps à l'hôpital. Maman dit que je vais devoir rester un peu là-bas. Je ne suis pas contre l'idée et elles non plus. Mes sœurs et moi n'allons pas être séparés et à vrai dire, c'est tout ce qui m'importe à moi.

A présent, 7 ans se sont écoulés, nous sommes à présent officellement internées ! Maman ne vient plus nous voir depuis des années. Elle a refait sa vie, une autre petite fille est née. Mes sœurs et moi, nous n'avons plus notre place auprès d'elle, mais à vrai dire, nous on s'en moques ! Nous sommes ensembles et nous, n'avons besoin de rien d'autre pour survivre et être heureuse ! Nous sommes toujours à l'hôpital. On est apparemment trop instable pour être relâché. La voix et l'autre s'impatientent. Elle est moi essaiyons tant que nous le pouvons de les empêcher de faire du mal. Mais on n'y arrive pas toujours... Et puis nous avons notre secret... Nous avons tout récemment découvert quelque chose sur nous. Nous avons développés un don étrange et plutôt intéressant. Lorsque nous sommes en colère, les lumières s'éteignent parfois. Et parfois, nous les allumons par notre propre pensé !

Voilà cela fait à présent 10 longues années que nous sommes enfermés. Nous sommes de plus en plus tristes. La vie est monotone, même à nous trois, nous n'arrivons plus à combler l'ennui de cet endroit. Les jours semblent s'écouler de la même manière ici. La voix et l'autre, pensent de plus en plus à la fuite et elle et moi commençons à penser comme elles. Nous avons travaillé notre don, nous sommes à présents capables de contrôler l’électricité. Personne ne le sait, nous sommes très discrètes. Hier, l'autre a réussi à ouvrir les portes fermées. Les infirmiers s'en sont tout de suite aperçue et ils sont re bloqué notre porte et les autres. Mais ce n'est pas grave, lorsque la nuit tombera, nous sortirons ! Nous avons un plan infaillible ! Nous avons eu le temps d'y penser en 10 ans. Nous le connaissons bien cet endroit.

La nuit est présent tombée. Nous, nous levons. On regarde par notre fenêtre, personne ne semble être dehors. On se dirige vers notre porte et on examine le couloir. Personne là non plus. On se concentre à présent. L'électricité passe en douceur dans nos, muscles, nos membres, puis le petit clic tant attendu se fit entendre. Oui ! Nous sommes libres ! Nous marchons, un pas après l'autre. Elle dit qu'il ne faut pas être pressé et elle a raison, nous sommes pour une fois toutes d'accord sur ce point. Nous passons un couloir, on descend les marches blanches, nous voilà tout proche du bureau du médecin. On passe devant et alors que la porte de sortie et presque à notre portée, l'alarme retentit ! "Ils savent !" Murmure toutes mes sœurs dans ma tête en même temps. Et elles avaient bien raison les portes se bloquent. Nous sommes coincés comment nous en sortir ? Nous sommes apeurés, nous ne voulons pas retourner dans notre triste chambre ! Non, nous voulons être libres ! Nous sentons l'autre gronder en nous. Elle bouille ! Elle veut sortir et alors qu'ils s'approchent de nous, tout devient noir. Toute l'électricité de l'institut semble se diriger vers un point centrale, nous ! L’énergie irradie totalement de notre corps et lorsqu'ils se saisissent de nous, nous les expulsons tous contre les murs ! C'est la première fois que nous arrivons à faire cela ! Si ça se trouve, nous pouvons faire bien plus que cela ? À peine, nos mains posées sur la porte, celle-ci explose ! Et nous voici dehors ! Nos pieds nus dans l'herbe, nous courrons à toute allure vers la rue. Qu'allons-nous bien pouvoir faire à présent ?

Pour le moment, nous sommes dans la rue. Des semaines se sont écoulées. Nous vivotons par-ci par-là. Mes sœurs sont toujours les maîtresses de mon corps et moi, je les observe à l’intérieur du miroir que sont mes yeux.

Si vous croyez connaître la signification de la folie, c’est que vous n’avez jamais rencontré X. Aux premiers abords, X semble être comme le commun des mortels et loin d’être différent des autres adolescents. Tout n’est cependant que mensonge, car aucune vérité n’existe et rien n’est moins sûr que la folie en soit. Schizophrène ? Sans doute, probablement, si ce n’est pour un dédoublement de la personnalité qui semble à son tour cacher de multiples facettes. X vous manipule, s’adapte à vous avec une facilité telle qu’elle peut en être effrayante. C’est un être intelligent, trop rusé et stratège pour ne pas en avoir oublié toute nature humaine. L’empathie, X en a à revendre. C’est ce qui lui permet de vous tromper, de vous faire tomber dans le panneau et de vous faire croire à tout, sauf à la réalité. X ne suit aucune morale et n’a aucune croyance, les faibles espèrent et X ne fait pas partie de cette catégorie.

La voix est rebelle, n’aime pas respecter les règles et jouer au gentil toutou qui suit les ordres. La voix est la raison, tout comme elle est sa perte car jamais elle ne cesse de dire ce qu’elle pense, ce qu’elle ressent. Si remord il y a, la voix fait tout disparaître comme un ange gardien, aimante et sanglante, rien ne lui échappe.

L’autre, plus violent et d’une cruauté sans nom ne fait aucune différence. À quoi bon, si ce n’est qu’une amitié emporté dans un néant peu commode et incompris. Sournois et sûr de lui, l’autre n’est jamais votre allié ou votre ami. Imprévisible, l’autre est tel un prédateur qui attend sa proie, naïve soit-elle si elle lui tombe dans les bras.

Elle est là, l'amour inconnu, celle qui vous sauve la vie quand vous n'avez idée du danger. Elle, c'est le bien qui siège dans chaque âme, peu présente ici mais loin d'être inexistante.

X a une seule devise, chacun pour soi. Pourtant X peut rire, s’amuser tel un enfant voyant encore un monde imaginaire, entouré de ceux qui importent quelque peu. Mais rien n’est vrai, tout est faux. X ne connaît que solitude et ne peut s’en libérer, pris au piège par un esprit tourmenté.