Ravenblack. Une famille, une prophétie. Une échéance, un choix. C'était il y a dix neuf ans. Dix neufs longues années. Je suis née. Moi, Jelly Ravenblack. J'aurais pus vivre tout à fait normalement. Ou plutôt, aussi naturellement que ma mutation me l'aurait permise. J'avais une grande famille, une jolie maison. Mais non. Les Ravenblack ne peuvent vivre dans le bonheur et la simplicité. Rien n'est simple pour qui née en portant ce nom. Ce n'est que bien plus tard que je l'ai compris. Je n'avais alors que six petites années. A six ans, aucun enfant ne souhaitent découvrir ce qui m'a été révélé. Aucun.
- Jelly, viens là ma fille. Ton oncle a à te parler. Tu sais que cette famille, chacun des membres est ce que le monde appelle un mutant. Un être capable de bien des choses. De grandes choses. Ces capacités, nous les entretenons à travers les millénaires depuis la nuit des temps. Toi aussi, ma fille, tu es une mutante. Et ton don est bien plus puissant que tu n'oses l'imaginer. Mais comme tu le sais, tes cousins, tes tantes, tes oncles, moi, nous avons tous passer l'épreuve du Choix. Il oppose les ténèbres : Les Netebres, et la lumière : Les Meluries. Ma sœur, ta mère, à de cela très longtemps rejoins Netebres. Ton père en fit aussi partie lorsqu'il l'épousa. Tu connais le destin que l'on décris au Netebres, n'est ce pas ma fille? Mais, seul la lune sera en mesure de te montrer le chemin que tu as a prendre. Voix tu ce nombre sur ton poignet ? C'est un décompte. En attendant que le Jour vienne, apprend à maitriser ta mutation. Quoi que la Lune choisisse pour toi, tu seras toujours ma nièce adorée. Oui, quoi que la Lune choisisse pour moi, je porterais à tout jamais le nom des Ravenblack et leur malédiction. Mes enfants, et mes petits enfants devront se plier à leurs tours à ce jeu horrible de l'Astre. Il n'y aura aucune exception. Alors, tu prie, tu pris pour être choisis parmis les Meluries. Tu sais quel est ton issue si ce n'est pas le cas. Condamnée à répondre les obscurs noirceurs autour de toi. Condamnée à vivre sous l'emprise maternelle. Une fois ton oncle t'avais sauvé, il ne saurait le faire une deuxième fois. Encore moins si la Lune est contre lui. C'est ainsi. Et tu te sais déjà sous cet emprise. La peur t'accable et te conduis inévitablement vers ce malheur.
Les années avaient passés. Je continuais de vivre au manoir Ravenblack, espérant que le choix de l'Astre de la nuit ne m'amène pas à commettre l'irréversible. La joie de vivre avait tout simplement quitter mon corps. Je n'étais qu'une loque attendant patiemment de dilemme de ma vie futur. Le fait est que si je n'avais eux qu'à attendre, cela aurait été une épreuve bien moins difficile que celle que je consomme actuellement. La malédiction peut sembler horrible pour un être humain doté de logique et de compassion, mais il faut aussi savoir que les hommes peuvent se montrer monstrueux. Je n'étais pas encore née, que les rumeurs sur ma famille circulaient déjà. Incestes, meurtriers, voleurs, mutants, sorciers, disciples de satan, et j'en passe encore. Etant donné que cette ville était très croyante, et que nous, pauvre Ravenblack n'étions pas intéressé par leur Dieu, ne faisait que stimuler leurs venins. Autant vous dire que mes journées au lycée était loin d'être allègre. Bien au contraire. Je ne compte plus le nombre de fois où mon casier fut tagué, ou mon bureau fut gentiment décoré d'excrément de vache, ou ils m'ont lancé divers et multiples projectiles plus dégoutant les uns que les autres. Le seul endroit où je me sentais en sécurité était le manoir. Personne n'osait passer le portail de la propriété Ravenblack. Trop de rumeurs étranges.
Pourtant, le jour où Dylan est rentrée dans ma vie, tout à changé. Au début, je l'avais pris pour un autre de ces lycéens stupides. Mais, il n'était pas comme ça. Il était même bien loin de tout ça. Il était le seul à vouloir me connaitre. Il était le seul à vouloir m'approcher, au péril de l'avis de ses camarades qui au fur et à mesure, s'éloignait de lui. Il disait que je l'avais ensorceler, sorcière que j'étais. Et comme lui, je suis tomber irrésistiblement amoureuse de lui. J'en oubliais même le décompte graver sur ma main. Il était le seul et l'unique. Je l'aimais plus que tout au monde. Plus que ma famille. Et, grand bien l'en fasse, il était humain. Cela dit, c'était bien loin de ravir mon oncle. Au contraire. A cette simple annonce, il entra dans une colère noire et m'interdis de le revoir. Pour lui comme pour moi, c'était impossible. Nous avons continuer de nous voir secrètement, la nuit, ou très tot le matin avant d'arriver en cours. Mon oncle à finit par s'y résoudre, et le reste de ma famille aussi. Dans un sens, il devait bien comprendre. Je ne pouvais toucher que lui. Il avait été mon premier contact physique en dehors de la cellule familial. Ma mutation m'en empêchait. Lorsque je touchais un mutant, j'avais le pouvoir de copier son don. Ainsi, je maitrisais actuellement plusieurs capacités. Celle de mon oncle, de mes grands parents, de mes parents, de cousins, tantes, nièces et neveux. C'était un moment difficile et très éprouvant. Cependant, avec le temps, c'était devenu contrôlable. Alors, lorsque Dylan était près de moi, je me confortais dans ses bras, dans ses caresses et ses baisers. J'étais tombé amoureuse d'un humain, amoureuse de Dylan.
Un an. Trois cent cinquante cinq jours que Dylan et moi, nous nous aimons un peu plus chaque interstice. Je me sens m'éloigner de l'inévitable échéance que mes ancêtres m'on prédis. Le bonheur qu'il m'apporte au quotidien efface mon anxiété. J'ai l'espoir de pouvoir suivre le chemin de mon oncle et d'être choisis pour faire partis des Méluries. Comme mon cousin, ma tante, ma cousine. Eux aussi prie pour moi. Ils ont conscience de la puissance que j'ai déjà accumuler en copiant leurs simples pouvoirs. Si jamais je dois obéir aux ténèbres, je serais capable de détruire plus que je ne pourrais reconstruire par la suite. Je serais en mesure de tuer, en un claquement de doigt. C'est bien cela qui me fait peur et attise ma colère. Avec les années, j'ai compris que je n'étais pas un seul instant libre de mes faits et gestes. Que quoi que je fasse, quoi que je dise, quoi que je pense, je n'étais que le pantin d'une comète à des années lumières de moi. Que je ne pourrais pas changer son choix et que cela déterminera aussi la fin ou non, de ma relation avec Dylan. Là en était le plus gros problème. Je savais que quand bien même je ferais partis des Netebres, si il était encore près de moi, je saurais me contenir et il apaiserait mes actes. Si je devais le perdre, et que les Netebres devaient me choisir, je ne répondrais plus de moi. Je sais quel personne je deviendrais. Un de ces mutants, un monstre à l'état pur. Mais il est là. Dylan est là, alors tout va bien.
* * * Dylan est mort. Mon amour est mort. Un meurtre. Un assassinat. Une balle en plein cœur. J'ai l'impression de mourir moi aussi. Lorsque je l'ai vue tomber. Lorsque j'ai vue son visage, les yeux exorbités, le teint livide. Lorsque j'ai vue tout ce sang, couler à n'en plus finir. J'ai crus, j'ai souhaité mourir avec lui. Je n'entendais plus rien mis à part mon souffle que je peinais à garder. Je me suis sentis courir vers lui à travers la reconstitution de la guerre que cette fichu ville faisait chaque année. J'ai courus, aussi vite que je le pouvais. Je me suis sentis tomber à ses cotés. Il m'a regardé. L'espace d'un instant. Sa bouche cherchait le peu d'air qu'il pouvait encore respirer. Je sais qu'il voulait prononcer mon prénom. Je le sais. Je lui ai dis que j'étais là. Je serrais sa main, j'appuyais sur sa blessure. Je voulais la voir disparaitre. Je voulais qu'il garde les yeux ouverts. Je voulais qu'il respire encore. Je voulais qu'il vive. Je voulais qu'il m'aime. Je voulais qu'il me touche. Je voulais qu'il me dise qu'il était là, pour toujours et à jamais. Mes larmes défiguraient mon visage. Mes cris transcendaient mon silence. Dylan était mort. Mon amour était mort. Mon cœur se déchirait, ma peine grandissait. J'étais morte avec lui. Cette balle m'avait arracher le semblant de vie que j'avais retrouver. Il était ma vie. Et il est partit.
Soixante quatorze jours. Dylan est mort il y a soixante quatorze jours. Nous sommes morts il y a soixante quatorze jours. Pourtant, je suis la seule qui respire encore. La seule qui se réveil encore, la seule qui vie encore. De nous deux, j'aurais préféré que ce soit moi qui prennes cette balle. J'aurais préféré te voir à mes cotés. En ce jour ultime. C'est aujourd'hui que la Lune m'imposera son choix. Comme il a été décidé à ma naissance. J'ai peur. Je sais que je ne ferais pas partis des Meluries. C'est impossible. Je n'aurais pas cette chance. Je sais le monstre que je suis et le monstre que je serais. J'ai beau essayer d'y croire, je n'y arrive pas. Je secoue mes chaines dans l'espoir d'être libre, sans jamais y parvenir. Mon oncle à bien essayer. En Soixante quatorze jours, il a tout essayer. Pour moi, il a tout fais. Sous ma demande, il a retrouver l'auteur de ce meurtre. Je savais bien que ce ne pouvait être un accident. Chaque fusil était de très vieux modèles depuis longtemps inrechargé. Et si tanté que le garçon ait été capable de savoir que son arme était chargé, il n'aurait jamais tiré sans en être contrains. Je connaissais que trop bien cet homme. Un ami de Dylan. Il était aussi gentil que lui. Passant ses journées dans ses livres sans jamais menacer qui que ce soit. Il n'y avait qu'une seule et unique personne dont la mutation était l'hypnose. Une seule qui haïssait assez les Meluries pour tout faire dans la mesure ou je fasse partis des Netebres. Ma cousine ; Sonia. Certaine influencé par ma mère. Elle aurait tout donné pour me voir suivre ses traces. Tuer ne la gênait pas un seul instant. Et à mon tour j'allais la tuer.
Au petit jour, ce fut ma grand - mère qui vint me sortir de ma torpeur. Comme la coutume imposait que ce soit la mère qui prépare son enfant, ma bonne maman le fit à sa place. Elle coiffa mes cheveux, maquilla mes yeux, et m'habilla. Encore une fois, je n'étais que le pantin de quelqu'un. Ma mutation était si convoité que même ma propre mère a tué mon bonheur pour se l'approprié. Je n'avais plus peur. J'étais en colère. Dans une colère noire lorsque je rejoignis les membres de ma famille, sagement assis en rang, me suivant de leurs regards. Chacun espérait m'obtenir comme si je n'étais qu'un vulgaire objet. Je ne l'avais jamais pleinement ressentis jusque là. Cette malédiction, cette lune, cette étoile, cette chose, allait choisir mon avenir à ma place ? Elle avait déjà tuer la seule chose qui avait le plus compter pour moi et il fallait en plus me tenir responsable de cela ? Combien m'ont blamer en clamant haut et fort que les Ravenblack ne doivent jamais approcher les humains ? Combien m'ont dit que tout était de ma faute ? Combien ?
Soudain, un éclair pourfendis le ciel. Une épaisse fumée se dissipa pour laisser place à la silhouette maternelle. Dix neuf ans que je n'avais pas revue ce visage. Dix neuf longues années où j'ai pus jouir d'une semi liberté. Accompagné de Sonia, maman s'approcha de mon oncle, siégeant tout à coté de moi. Je savais pertinemment ce que ce regard signifiait. Elle avait gagné. Elle allait avoir la seule chose qu'elle avait toujours désiré ; la puissance. Ma puissance. C'est à ce moment précis que je pris conscience de l'absurdité de la chose. C'était Ma force, Mon don, Ma vie. Ni ma mère, ni la lune ne me l'enlèverait et me contraindrait à vivre une vie que je ne souhaite pas. Je me suis levé et hors de moi, réunissant toutes les mutations copiés avec les années, j'ai affronté ma mère. Le combat était difficile. Elle avait la force de l'âge et de l'expérience. Et moi, je n'étais que moi. Moi. Juste moi. C'était suffisant. J'ai levé ma main vers la lune et usant de ces mutations, je l'ai faites disparaitre. Totalement. Elle n'était plus là pour choisir à ma place. Surprise, affolé, Sonia pris la fuite. Ma mère se dressa de toute sa hauteur devant moi. Aidé par mon oncle, nous l'emprisonnâmes dans un vieux chêne où enfant, j'avais l'habitude de jouer. Figé dans l'écorce, elle était tout aussi morte que je l'étais.
Libre, je suis libre. Je ne suis ni Melurie, ni Netebre. Je suis l'un et l'autre à la fois. Tatoué à la place des chiffres, siège une pleine lune, moitié sombre moitié claire. Mes iris ont eux aussi changé, prouvant ma différence. L'un est resté noir tandis que l'autre est doré. Une différence qui me plait d'afficher sans contrainte. Je me contre fiche de ce que peuvent dire et penser les Ravenblack. Tout comme les gens de ma ville. Je fais ce qui me plait. Bien ou mal. Je vie la vie que j'ai choisis. C'est pour cette raison que je vais déménagé. New York est une belle ville d'après ce que j'en ai lus dans les livres. Je trouverais une école de lettre et un petit job d'étudiante. Dans l'espoir de paraitre aussi humaine que possible. Je me ferais des amis, je sortirais, je m'amuserais. Pour toi, Dylan.